19/05/2011

Vladivostok neiges et moussons

Une critique dans le magazine Lire m’avait donné envie de lire Vladivostok neiges et moussons. Je comptais l’acheter, lorsque j’ai vu que Masse Critique, opération de Babelio, le proposait en l’échange d’une critique. Ce livre, témoignage, est parfait pour voyager au bout du monde, tout en restant chez soi, dans son jardin ou sur son lit. Ce livre est parfait si l’on s’intéresse à la Russie, à sa culture et à ses paysages, et surtout à sa population. Cédric Gras a déjà beaucoup voyagé avant de s’installer à Vladivostok, il a déjà vécu dans d’autres pays, mais surtout, il a vécu en Sibérie, ce qui lui permet de comparer les quotidiens d’une population d’un même pays. Si Vladivostok fait bien parti de la Russie, il n’en reste pas moins que sa situation géographique la met dans une position tout à fait différente du reste du pays. Les chapitres thématiques permettent au lecteur d’en apprendre plus sur la culture et la manière de vivre de ces habitants, tout en suivant Cédric Gras dans ses pérégrinations au sein de l’immense territoire qu’est la Russie. Le lecteur voyage grâce aux paysages que l’auteur décrit, mais aussi grâce à une plume qui invite à se laisser embarquer au rythme des découvertes de Cédric Gras. Humour et nostalgie, ironie et tendresse se côtoient, montrant l’attachement de cet homme pour cette terre « du bout du monde ». Un témoignage qui donne envie de monter dans le Transsibérien, malgré le peu de confort qu’il offre, pour découvrir un lieu hors du commun. Le voyage commence avec la préface de  Sylvain Tesson, préface à lire, absolument. Laissez-vous embarquer…

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Phébus pour ce "délicieux voyage, embarquée sur un mot" (Balzac)


25/04/2011

Mémoires d'une jeune fille rangée


« Etrange certitude que cette richesse que je sens en moi sera reçue, que je dirai des mots qui seront entendus, que cette vie sera une source où d’autres puiseront : certitude d’une vocation… »

Simone de Beauvoir ne pouvait pas être plus proche de la réalité en écrivant ces mots dans son carnet. La preuve est que, bien des années après la publication de ses livres, bien des années après sa mort, elle est toujours lue. Etrange destin que celui de cette petite fille ayant vécu dans le monde de la bourgeoisie, où la jeune femme peut faire des études, mais où elle doit bien vite se ranger dans le mariage, devenir une épouse. Choyée par ses parents, elle se sent très vite unique, et ce n’est pas sans orgueil qu’elle découvre la vie. Elle sait très tôt que le mariage n’est pas pour elle, choquant son milieu, et ses parents. Dans cette ouvrage, Simone de Beauvoir explique comment elle du surmonter les épreuves, les pièges que lui tendait son milieu. S’affirmer ne fut pas facile. On ne peut lire ce livre sans ressentir un minimum d’admiration pour cette femme. Mais ce qui est plus surprenant encore, c’est de se rendre compte qu’aujourd’hui, on puisse encore se poser les mêmes questions qu’elle. Se sentir proche de Simone de Beauvoir, voilà qui rend la lecture tout à fait exceptionelle. Je crois bien ne pas avoir ressenti cela depuis la lecture de Du côté de chez Swann, de Marcel Proust. Cette envie de dévorer le livre, de ne jamais s’arrêter, et pourtant craindre d’arriver à la fin. La vie de Beauvoir se lit comme un roman, tant elle fut incroyable, pleine de rebondissements. Et par delà sa vie extraordinaire, par delà son travail en philosophie, ses études, ses relations, par-dessus-tout, son écriture à elle seule donne envie de tourner les pages sans s’arrêter. Je crois bien ne plus avoir connu de tels sentiments lors d’une lecture depuis longtemps. Il y a cette envie maintenant de lire tous ses ouvrages, de me plonger durant des heures dans son œuvre. Le Castor savait qu’elle aurait une vie hors du commun, elle savait qu’elle avait du talent, qu’elle serait lue. Un brin orgueilleuse, parfois. Mais elle avait raison, elle touchait à la vérité. Simone de Beauvoir est exceptionnelle. Il n’y avait aucun mal à ce qu’elle le sache, et à ce qu’elle le dise. 

17/04/2011

Babbitt de Sinclair Lewis

Babbitt, le nom même du personnage est grotesque. Pourtant, au début du roman, il semble mener une vie agréable, avec sa femme et ses enfants, dans un cadre idyllique : le tableau même de la famille moyenne au Etats-Unis du siècle dernier. C’est avec une plume délicieusement caustique que Lewis retourne le tableau pour montrer au lecteur les rouages d’une société où la normalité dirige la vie de tous. Quelle normalité ? Ne pas avoir ses propres idées, ou, si elles sont différentes, ne pas le dire. L’importance des groupes et des clubs se fait également ressentir lors de la lecture. L’individu est moins important que ces groupes. Il faut absolument faire partie d’un club. Peu à peu, l’existence à priori idyllique de Babbitt se renverse et le lecteur peut en apercevoir la réalité. On se prend de compassion pour lui lorsqu’il essaie d’échapper à ce monde, lorsqu’il essaie de devenir quelqu’un d’autre. On pense qu’il a compris, qu’il fait preuve d’une sagacité plus évoluée que celle des autres. Mais la fin laisse supposer que, si l’on pensait ainsi, on se trompait. Babbitt est comme tout le monde dans cette société qui prônera bientôt la consommation. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, pour l’histoire qu’il proposait, mais aussi et surtout pour l’ironie mordante de l’auteur, pour les situations comiques qu’il proposait, pour ses descriptions savoureuses. Une chose est sûre, monsieur Lewis n’a pas volé son Prix Nobel de Littérature !

Je remercie Le Livre de Poche et Blog o Book pour  m'avoir fait découvrir ce livre, et je présente mes excuses pour le retard (je suis impardonnable). Je pensais pouvoir gérer mon temps, et j'ai échoué. Je suis sincèrement désolée !

27/02/2011

Sur la lecture


Pour mes vacances, j’avais prévu d’écrire quelques chroniques de lecture. Il faut dire que les lectures ne manquent pas, entre les livres pour les cours, et les lectures personnelles. Alors, pourquoi n’ai-je écrit que trois chroniques pour ce blog, alors que ma liste de livres lus s’allonge dans mon carnet ? Parce que je veux ressentir le besoin d’écrire, je veux sentir le besoin de dire ce que j’ai pensé d’un livre. Pour le moment, je ne veux pas parler de mes livres lus pour les cours parce que je veux attendre d’avoir une explication dessus, pour ne pas dire de bêtises j’imagine. Mais une fois que le cours a été fait, j’ai peur de trop m’attacher à l’explication donnée, et de ne pas assez parler de mon ressenti. Paradoxale, n’est-ce pas ? Alors, peu à peu, la question de « pourquoi lire ? » m’est venue. Pourquoi je lis ? Les réponses sont multiples, évoquer ses sentiments, dire à quel point la lecture transporte, fait voyager…On me dit que je lis beaucoup, et pourtant, quand je vois les autres blogolectrices, je me dis que je suis bien lente. Je suis loin, très loin, d’écrire des chroniques de lecture tous les jours. Et d’autres le font.

Je me suis demandée pourquoi je lisais. Parce que, tout à coup, j’ai eu peur de ne lire que pour alimenter ce blog. La frontière est mince entre lire pour lire, et lire par une sorte d’obligation. Alors je ne me force pas. Quand je ne veux pas parler de ma lecture, je ne le fais pas. Je ne me force pas à finir un livre en peu de temps pour pouvoir en parler. Je savoure mes lectures. Je lis ce qu’on appelle des classiques, des livres longs à lire, des livres qui prennent du temps. Je savoure les plumes délicieuses de ces auteurs qui méritent le plus grand respect rien que pour leur talent. Je lis aussi des contemporains. Mais ce que je recherche avant tout, c’est le style. Je recherche une plume agréable à lire, travaillée, maîtrisée, et en même temps passionnée. Pour moi, le style prime sur l’histoire. Parce qu’une écriture talentueuse donne envie de lire n’importe quelle histoire banale. Une intrigue recherchée ne sera rien si le style est médiocre.

Je me suis demandée pourquoi je lisais. Alors j’ai pris le carnet dans lequel je note des passages qui me touchent, qui me marquent. Et j’ai eu ma réponse.

« Un petit coup au carreau, comme si quelque chose l’avait heurté, suivi d’une ample chute légère comme de grains de sable qu’on eût laissés tomber d’une fenêtre au-dessus, puis la chute s’étendant, se réglant, adoptant un rythme, devenant fluide,  sonore, musicale, innombrable, universelle : c’était la pluie. »  Du côté de chez Swann, Marcel Proust

« Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faîtes nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs, toute émotion est décuplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dont nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques-uns, et dont les plus intenses ne nous seraient jamais révélés parce que la lenteur avec laquelle ils se produisent nous en ôtent la perception ; (ainsi notre cœur change, dans la vie, et c’est la pire douleur ; mais nous ne la connaissons que dans la lecture, en imagination : dans la réalité il change, comme certains phénomènes de la nature se produisent, assez lentement pour que, si nous pouvons constater successivement chacun de ses états différents, en revanche la sensation même du changement nous soit épargnée.)  » Du côté de chez Swann, Marcel Proust

« Et lui qui l’aimait peut-être pour ça, uniquement pour cette façon qu’elle avait toujours eue de se couler dans l’air du temps et le regard des autres. Cette manière insaisissable, les mouvements qui savaient la délicatesse de glisser d’un homme à l’autre, d’un pays à l’autre comme elle avait fait, sans se soucier de ce qu’elle laissait derrière elle : une famille inquiète quelque part en Bretagne, qui prenait le train des nouvelles selon le bon vouloir des postes, des amis, et lui, Tony, qui était resté planté là. La matière dont son corps à elle était fait, cette fluidité, cette façon de tenir sur la pointe des pieds comme si rien ne pouvait jamais la blesser puisqu’elle était pour ça trop volatile – un corps léger et doux que Tony traitait de girouette, de temps à autre, pour ne pas s’effondrer en voyant comment il lui glissait des doigts. » Seuls, Laurent Mauvignier

«  En pensant à ça, ce soir, le cœur et l’estomac en marmelade, je me dis que finalement, c’est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n’est plus le même. C’est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèses dans le temps, de suspension, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais. Oui, c’est ça, un toujours dans le jamais. » L’élégance du hérisson, Muriel Barbery

« J’aime mieux l’inspiration que la réflexion, le sentiment que la raison, la clémence que la justice, la religion que la philosophie, le beau que l’utile, la poésie avant tout. L’art est plus utile que l’industrie, le beau est plus utile que le bon. S’il en était autrement, pourquoi les premiers peuples, les premiers gouvernements ne seraient-ils pas industrieux, commerçants ? Ils sont artistes, poètes, ils bâtissent des choses inutiles comme des pyramides, des cathédrales ; ils font des poèmes avant de faire du drap. L’esprit est plus gourmand que l’estomac. » Notes pour les livres à venir, Gustave Flaubert

« La vie est l’espoir de la rose non encore épanouie ;
La lecture d’un conte qui change éternellement ;
Le léger soulèvement du voile d’une vierge ;
Un pigeon tournoyant dans l’air transparent de l’été ;
Un écolier rieur, sans crainte ni souci
A cheval sur les branches souples d’un orme.  » Sommeil et poésie, John Keats

«  A peine puis-je écrire d’une façon continue ; de délicieuses mélodies
Voltigent à travers la chambre comme des couples de colombes. » Sommeil et poésie, John Keats

La liseuse de Claude Monet

05/02/2011

Notes pour les livres à venir de Flaubert


Heureuse de voir qu’il restait encore des livres à choisir pour cette nouvelle édition de Masse Critique, alors que j’étais allée plusieurs jours après le lancement sur le site, je décidai de cocher la petite case correspondant à ce livre. Il me semblait intéressant de découvrir les notes de Flaubert, d’autant plus que je l’ai étudié il y a à peine quelques mois, à travers l’étude de Madame Bovary. Le cahier des vingt ans m’a particulièrement plu. J’ai aimé découvrir Flaubert à vingt ans, écrivain en puissance, qui se posait des questions, et portait un regard critique sur la société. Par contre, pour ses notes, je pense qu’il ne faut pas essayer de tout lire d’un coup. Ce sont des pensées, des phrases, des mots qui sortent de son esprit et qu’il couche sur le papier. Certaines sont répertoriées par livres, ceux qu’il a écrits, et d’autres sont classées par thème. Cela permet de voir à quel point l’imagination de Flaubert était débordante. Il avait beaucoup d’idées, et je me suis souvent demandée ce que cela aurait donné s’il avait fait plus de romans. Ce livre est à lire si l’on étudie les œuvres de Flaubert, ou si l’on s’intéresse à lui tout simplement. Il y a des notes absolument délicieuses sur la poésie, la littérature. Découvrir Flaubert sous un autre aspect, le lire avec mes cours sur Madame Bovary à côté, tout cela m’a beaucoup plu.

« La poésie avant tout. »

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions « Atelier de l’Agneau » pour cette découverte.


15/01/2011

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery

Il est des livres sur lesquels on a des a priori. Il est des livres qu’on ne veut pas lire, sans savoir pourquoi, sans savoir l’expliquer. Mais il suffit qu’une personne vous en parle et vous dise de le lire pour que, finalement, vous le lisiez quand même. C’est ce qui est arrivé avec L’élégance du hérisson. Ne me demandez pas pourquoi je ne voulais pas le lire, je ne saurai de toute façon pas quoi vous répondre. Je connaissais la trame principale de l’histoire, une concierge qui lit des livres. Oui, mais l’histoire, c’est plus que cela. Emportée dans la vague du récit, je n’ai pu échapper à la noyade. Je me suis noyée dans le récit, et lorsque j’ai refait surface, je voulais encore plonger ma tête sous l’eau. Renée et Paloma sont juste adorables, marrantes, humaines avant tout. L’une est concierge d’un immeuble, l’autre est fille d’un ministre, enfermée dans un univers familial qui ne lui plait pas, dans une société dans laquelle elle doit jouer un rôle. Malgré son jeune âge, Paloma a des réflexions très intéressantes, des questionnements qui touchent le lecteur. Paloma veut se suicider. Elle n’a de toute façon pas peur de la mort. Renée joue un rôle : celui de la concierge inculte qui parle à peine le français. Tout le monde y croit. Renée lit Tolstoï, a donné le nom de Léon à son chat. Renée lit des grands philosophes, contrairement à ce que croient le khâgneux et la normalienne de son immeuble. Sous le regard de Renée ou de Paloma, le lecteur a droit à des remarques pleines d’humour sur ces élèves ayant fait des prépas, et moi-même ai rit à ces traits d’humour. Leur rencontre met du temps à arriver dans le récit, et on a droit à une alternance de leur point de vue. Paloma écrit avant de mourir, et cherche une raison de vivre. Le plus insignifiant mouvement est pour elle prétexte à un raisonnement sur la vie. Renée parle d’art, de littérature, Paloma parle de la vie. L’art et la vie. Ce livre est une bouffée d’air frais, qui mélange humour et réflexions des plus pertinentes. Une lecture qui met de bonne humeur, qui vous donne le sourire et vous donne envie de lire encore et toujours plus de livres.  

01/01/2011

Madeleine de Proust

  "Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. "

Pour commencer l'année en beauté (d'ailleurs je vous souhaite une bonne et heureuse année, pleine de joie, de réussite et de bonheur), je vous propose un extrait de Du côté de chez Swann, de Marcel Proust. Parce que, si vous ne le savez pas encore, Proust est l'homme de ma vie. La lecture du premier volume de La Recherche du temps perdu m'a bouleversée, sans exagération. Pourtant, je ne saurais vraiment dire pourquoi je me suis sentie aussi changée en fermant le livre. Ce qui est sûr, c'est que j'ai adoré le style de Proust. J'aime ses longues phrases, j'aime leur rythme. J'aime l'ironie de Proust. J'aime les souvenirs que le narrateur raconte. J'aime tout. La seule lecture de ce volume a propulsé Proust en première place dans mes écrivains préférés (il doit en être honoré ! ). La relecture pour le cours de français au mois de novembre a confirmé cette adoration (n'ayons pas peur des mots) pour lui. J'ai choisi le passage de la madeleine pour différentes raisons. Il y a tout d'abord parce que c'est un passage très connu, la madeleine. Mais aussi et surtout parce que c'est l'extrait sur lequel je suis tombée lors de ma première khôlle de français. J'avoue, je ne voulais pas tomber sur ce livre. J'avais peur, je ne voulais pas m'attaquer à mon écrivain préféré. Et évidemment, comme je ne le voulais pas, je l'ai eu ! La khôlle s'est finalement bien passée. Alors, sentimentale comme je peux l'être parfois, ce passage sera maintenant lié à ce souvenir de ma première khôlle de français.
L'oeuvre de Proust est juste colossale, comme une cathédrale à laquelle on la compare. On a peur d'elle. Mais une fois qu'on la lit, quel plaisir ! Une plume prodigieuse, délicieuse à la lecture. Je n'ai que des adjectifs mélioratifs pour Proust. Je n'ai lu que le premier volume de son oeuvre, mais les suivants m'attendent. J'attends juste le moment propice pour les lire. Ce n'est pas maintenant. Je ne veux pas couper ma lecture, lire deux pages le soir avant de dormir. 

Proust devait avoir la première place ici. C'est un peu une sorte d'hommage que je lui fais, bien maigre hommage, mais le seul que je puisse faire maintenant.  

L'image illustrait l'exposition temporaire sur Proust du musée des Lettres & Manuscrits. J'y suis allée. C'était incroyable, toutes ces lettres, tous ces papiers, les manuscrits de Proust. J'en garde un bon souvenir. L'exposition permanente du musée est elle aussi incroyable. Si vous avez l'occasion d'y aller, n'hésitez pas.